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29 novembre 2019

JMD 2019 : la douleur n’est pas une fatalité

Event JMD 2019
Quand Sir Michael Bond, Président de l’IASP 1, déclare que « Le soulagement de la douleur devrait être un droit de tout être humain » et que cette déclaration est approuvée par l’OMS2 qui s’associe chaque année à la Journée Mondiale contre la Douleur célébrée tous les ans le 3ème lundi du mois d’octobre, c’est bien parce que la douleur devrait être envisagée comme une maladie.
Douleur chronique, qui enferme entre 27,2 et 32,7 % des patients dans un étau dont ils peinent à s’extraire et qui occasionne de multiples troubles psycho-sociaux avec des retentissements sur la vie quotidienne. En bref, la douleur peut être ressentie comme un empoisonneur dégoûtant sourdement de la vie.

Parmi la hiérarchie des douleurs, les douleurs neuropathiques périphériques affectant le système nerveux central et périphérique qui se manifestent dans des pathologies comme le diabète, le zona, la lésion de la moelle épinière, le cancer, l’AVC3, la sclérose en plaques ou encore le VIH, sont parmi les plus rebelles. Face au surgissement de ces douleurs associées à une diversité de symptômes (brûlure, fourmillements, coups de couteaux …) les patients se sentent démunis et même s’ils sont soulagés par la prescription d’antalgiques, « à condition que les patients soient observants et respectent scrupuleusement la durée de leur prescription» comme le souligne le Professeur Derkinderen du CHU de Nantes, d’autres formes de soins ont vu le jour sous l’impulsion de centres spécialisés dans la douleur. Appelés soins de support et requérant une approche pluridisciplinaire, ces techniques complémentaires furent au cœur de la journée mondiale qui s’est déroulée le lundi 21 octobre.

 

“A cette occasion, les Laboratoires Grünenthal ont joué le jeu en organisant la seconde édition de l’opération « DNPL, l’art de les exprimer »”

 

Déployée dans 46 centres hospitaliers sur tout le territoire, sans oublier Paris où elle fut organisée le lundi 14 octobre à la Clinique Arago, cette opération de sensibilisation avait pour objectif d’accueillir et de recueillir la parole des patients en souffrance.

 

“Pour entourer la parole du patient,»”

De nombreux professionnels de santé avaient fait le déplacement afin de lever le voile sur les thérapies non médicamenteuses. Parmi ces thérapies, fut cette année mis en lumière l’art-thérapie qui a démontré son efficacité dans la prise en charge des patients douloureux chroniques. A la clé, de beaux moments d’émotion lorsque les participants découvrirent dans le Hall de la Clinique Arago les œuvres réalisées par les patients. Une façon pour ces patients de mettre en mots ou en peinture les tours et détours de la douleur tout en déployant leur créativité. Mais au-delà d’être une expression artistique, l’art thérapie est aussi un levier pour soulager la douleur comme le rappelle le Docteur d’Ussel, consultante douleur au sein du Groupe hospitalier Saint Joseph à Paris « l’art thérapie est un mécanisme de distraction, il sollicite d’autres régions cérébrales. La créativité est utilisée pour désenvahir de la douleur ». Décidément très inventive, cette journée permit aussi de faire connaitre une palette d’outils ingénieux destinés à entrer en relation avec la douleur du patient. Parmi ces outils, la boîte à sensations où le patient glisse sa main afin d’explorer le symptôme correspondant à sa douleur, ou encore l’arbre à questions très vite fleuri par les interrogations des patients, ont rencontré un vif succès.

“« Sois sage, ô ma Douleur, et tiens-toi plus tranquille »”

Charles Baudelaire

écrivit dans son poème Recueillement

Que ce soit grâce à une mise en mots de la douleur, en suggérant la reprise d’une activité physique ou la pratique de la méditation en pleine conscience, cette journée consacrée aux thérapies non médicamenteuses et aux pratiques paramédicales a permis de faire le zoom sur le pouvoir des mots pour comprendre les maux. La rencontre avec le patient est ce moment privilégié où le soignant peut déchiffrer les sous-entendus du malade. La douleur contient tout un vécu. C’est ce qui la rend si complexe et nous incite à poursuivre notre combat pour un monde sans douleur.

Charles Baudelaire écrivit dans son poème Recueillement « Sois sage, ô ma Douleur, et tiens-toi plus tranquille ». Alors que vient de s’achever la journée mondiale de la douleur, nous ne pouvons que l’approuver.

Event JMD 2019
1 International Association for the Study of Pain
2 Organisation Mondiale de la Santé
3 Accident Vasculaire cérébral